PATRIMOINE ARCHITECTURAL
|
Urbanistique
|
Le Cimetière du village
par Paul Carbonel
|
La nécropole
étagée sur la pente Ouest du Pech des Moulins à une
origine aussi ancienne que le bourg. Celui-ci, bâti presque au niveau
des eaux environnantes, ne pouvait créer son champ de repos qu'en
cet endroit de terre ferme le plus rapproché. Tant que Gruissan conserva
sa position insulaire, c'est-à-dire jusque vers le milieu du XVIIIème
siècle, les défunts furent transportés en barques.
Le plus ancien ducument, à notre connaissance, est cet état
de 1678 selon lequel le mur de clôture, démoli par endroits,
dut reconstruit et surélevé. Mais ce mur devait être
encore très bas et n'empêchait pas le bétail d'aller
paître parmi les tombes "ce qui portait scandale". Le maître-maçon
Louis Durant, l'exhaussa de 1783 à 1786, d'une toise sur tout le
pourtour. Ce travail terminé, la vieille porte d'entrée en
bois fut remplacée par une grande porte en fer. Dés lors,
l'expression "passer la porte de fer", encore employée
aujourd'hui devint synonyme de mourir. |
Il est présumer
que jusqu'au XVIIIème siècle les sépultures furent
plutôt modestes, car il n'en reste plus de traces. Les plus beaux
tombeaux sont du XIXème siècle pendant lequel Gruissan connut
sa plus grande prospérité. Les marbres muticolores s'allient
heureusement à la pierre bleue du pays. Malgrè leur originalité
quelques monuments sont d'une réèlle beauté. Notamment
celui situé à l'entrée du vieux cimetière, tout
en marbre blanc, surmonté à cinq mètres de hauteur
par une magnifique statue "La douleur", oeuvre d'art du grand
sculpteur Injalbert,
médaillée au salon de 1887 et qui représente admirablement
le sujet. |
|
-
|
|
Le cimetière
fut agrandi vers le Sud en 1893, sa superficie fut doublée (1).
Cet agrandissement présentera pendant longtemps un aspect si différent
qu'on l'appela "cimetière neuf". Celui-ci par ses tombeaux
en pierre de taille paraît un peu trop uniforme. Les cyprès
ont presque atteint la hauteur des vieux cyprès de l'ancienne nécropole.
Ils ont mis les deux enceintes à l'unisson de la tristesse. Et la
situation de cette nécropole "unique" sur cette pente de
mamelon "ou il faut toujours monter", ajoute encore à la
mélancolie. |
(1) : En 1974 un
nouveau cimetière est créé au Sud des deux autres.
|
Photo aérienne du 13 avril 1991
|
Cf : Gruissan d'Autrefois n° 24
F. G |