PATRIMOINE ARCHITECTURAL
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Architecture Contemporaine
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La passerelle et les ponts de la "Fontaine"
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On pense que
vers l'an 1080 Gruissan se trouvait au lieu du village actuel. A l'interieur
du bourg quelques puits communaux et des puits privés avec une eau
plus ou moins saumâtre. La source d'eau "douce" de l'Ile
St. Martin coule au lieu dit "La Foun" et il faut traverser une
partie de l'étang ... et sans pont ! La corvée d'eau, le transport
des marchandises, bois vendanges par des attelages, les mouvements des nombreux
troupeaux de moutons s'effectuaient soit à gué, soit en barques...
et ce depuis des siècles ! |
En 1806 trois
gruissanais J. P. CROUZAT, son frère et COURAL, construisent sans
aotorisation une passerelle. Celle-ci, plus de cent mètres de long
sur un mètre de large est réservée aux piétons.
Côté bourg la passerelle implantée dans l'étang
arrivait dans la propriété de J. P. CROUZAT près d'un
moulins à vent apparait sur le plan cadastral de 1830 et qui était
sur le sol de la maison n° 3 de la rue
d'Espagne. Les propriétaires de la passerelle exigeaient un droit
de passage de 2 francs par maison. En 1808 la passerelle située sur
le terrain privé fut détruite et les habitants passèrent
librement. Pourquoi l'auteur abandonna-t-il son oeuvre au bout de 2 ans?
Les frais d'entretien étaient-ils prohibitifs, la population très
pauvre trouvera-t-elle le péage trop élevé? Les raisons
sont sûrement multiples, mais la passerelle qui devait durer quelques
années ... existait encore 38 ans après ! |
En décembre
1840 le Conseil Municipal accepte la construction d'une chaussée
empierrée avec 3 ponts en bois exigés pour le passage des
nacelles.
Autorisée en 1842 par ordonnance royale les travaux débuteront
en avril 1844. |
C'était
le début de nouveaux et nombreux tracas !
La chaussée était de 80 centimètres seulement au dessus
des eaux.
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Le 24 octobre
1844 le Maire a écrit au Sous-Préfet "... un mois que
la chaussée terminée était livrée à la
circulation qu'une tempête a fortement endommagé la chaussée
et emporté les trois ponts. J'ai fait assurer le sauvetage des bois
des ponts ...". Il explique " ... que les eaux avant la construction
de la chaussée avaient un passage libre de 290 mètres donc
pas d'obstacle, il est réduit actuellement à 30 mètres,
l'embouquement de chaque pont étant de l'ordre de 10 mètres.
La violence des eaux de mer a creusé le sol sur 6 mètres de
profondeur ce qui interdit tout passage". Il faut agir d'urgence et
le 10 février 1845 le Conseil Municipal vote une imposition supplémentaire
pour couvrir les frais de réparation de la chaussée. Le Maire
s'adresse au Député, au Ministre de l'Intérieur et
en 1846 la route n'est plus coupée. |
Nouvelles difficultés
: en août 1847 gros dégâts à la chaussée.
En novembre 1849
la chaussée est en partie détruite.
En mai 1851 un
coup de mer emporte le 3ème pont de bois côté la Fontaine.
En juillet 1854
réparation des ponts par 118 pieux en bois de chêne.
En janvier 1855
le pont du milieu nécessite de gros travaux.
En août 1862
le pont qui est à l'extrémité sud de la chaussée
n'offre plus aux charettes une circulation sûre et entraîne
de fréquentes réparations. |
Il faudrait le
remplacer par une "série de petits ponts en pierre" ... |
En mai 1863 un
devis est établi qui précise : "... il serait avantageux
de remplacer au moins le pont du milieu par un pont en fer". Le Conseil
Municipal vote une imposition supplémentaire. |
En septembre
1865 le vieux pont de bois est remplacé par un tablier métallique.
Gruissan (Maire
François CARBONEL) a son premier pont métallique, appelé
pont des capitaines, avec à chaque extrémité, un pont
en bois. |
En novembre 1867
une délibération du Conseil Municipal précise que les
deux ponts en bois se trouvent dans un état de vétusteté
et qu'il faudrait les remplacer par un double pont en pierre (goules). |
Pas de réalisation
mais en 1871, le
Maire J. B. PORTES déclare " ... avant 1844 date de construction
de la chaussée l'étang était large. On a laissé
tois ouvertures pour le passage des nacelles. Depuis la portion de l'étang
s'est sensiblement rétrécie, les terrains se sont exhaussées
près de la chaussée et pendant 9 mois de l'année le
passage est pour ainsi dire à sec". Le Ministre de la Marine
saisi par la Prud'homie
alloue 4 000 francs pour creuser un canal de 150 mètres de long et
3 mètres de large passant sous le pont métallique. Il n'est
plus nécessaire de conserver les deux pont en bois, il suffit de
fermer les ouvertures. |
La suppression
de ces deux ponts de bois est réalisée en 1872 pour celui
près de la Fontaine, en 1876 pour l'autre avec pour ce dernier une
sanction du Prèfet au Maire : "travail effectué sans
autorisation et accord". |
En 1908 le pont
métallique est devenu vétuste. La construction d'un nouveau
pont est prévue au programme 1914 et l'adjudition faite le 8 mai. |
La guerre retarde
cette réalisation et un pont en bois sera édifié jouxtant
côté mer le pont métallique inutilisable. C'est en 1922-1923
que le nouveau pont métallique sera enfin réalisé.
Ce pont étroit ne permet le passage que d'un véhicule, sa
fin était inscrite, avec la réalisation de l'unité
touristique. A la demande du Maire
P. SALENCON il est déplacé le 29 juillet 1986 au lieu
dit "le Pas" et permet un passage judicieux du canal de Sainte
Marie. |
Depuis 1986 un
large pont en ciment permet désormais une circulation très
facile entre village et l'Ile Saint-Martin.
LONGUE VIE A L'ACTUEL |
Pont en pierre de 1840
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Pont en fer de 1865
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Pont en fer de 1865 appelé
Pont des Capitaines
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Pont en bois de 1914-1918
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Pont en fer de 1922
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Cf : Gruissan d'Autrefois n° 2 - Etude historique de André
ICHE
F. G
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